La lecture de mon blog montre immédiatement qu’il est des sujets qui me passionnent :
La Femme,
ce « truc » difficilement compréhensible, pour moi en tous cas,
Rencontre de la carpe et du lapin
Mais sans doute, pensent-t-elles la même chose de nous
A moins qu’elles ne considèrent que le morceau de chromosome qui nous manque, fait de nous, une version simplifiée du genre humain
La connerie en politique
Qui fait poser la question de son caractère inné
Ou de la nécessité d’une formation spécifique et intensive
Chez certains
La beauté des paysages et des sites,
Le bien boire et le bien manger
La vieillesse et la mort
J. Frémontier m’y ramène
C’est un littéraire, cela se lit.
Il écrit moins que moi
Mais ses articles sont des « pièces-montées »,
beaucoup plus longues et fouillées que mes écrits
Il aborde la vie, la vieillesse, la mort
La vie
« une maladie toujours mortelle, sexuellement transmissible, »
Une définition drôle qui adoucit le sérieux du sujet
Jean Claude Carrière souligne l’immortalité de la matière et la fragilité de son organisation qui caractérise le vivant
L’âme survit-elle ?
La question de la survie, de la vie après la mort, hante l’humain
L’inconnu, ne pas savoir, est, je pense, la pire des choses
Qui ne permet plus à la pensée, de s’organiser
La peur de l’inconnu
Les religions, surtout monothéiste, judéo-chrétienne et musulmane, ont créé le passage dans l’au-delà,
Processus à la fois rassurant mais aussi organisateur social :
La Paradis pour les gentils
L’Enfer pour les méchants
Réglant du même coup, le problème de la mort
D’autres ont imaginé la métempsychose, la réincarnation
Autre forme d’immortalité
Avec aussi parfois la carotte et le bâton, sur le mode de réincarnation
Comme je ne sais rien de tout ceci
qui n’est que choix de l’esprit
Je reste affreusement pragmatique
La vie :
J’essaie de la vivre en accord avec ma conscience
(un peu pompeux, je trouve)
Aussi heureux que possible
Mais le bonheur dépend aussi des autres
La solution :
Et si nous prenions la décision de ne plus emmerder les autres
La vieillesse :
C’est peut-être elle qui m’effraie le plus
Avec son cortège de douleurs potentielles,
La perte d’autonomie, la dépendance
Mon vœu :
ne jamais devenir une charge, un souci pour mes proches et ceux qui me sont chers
Je ne pense pas que j’irai jusqu’au suicide,
Cette lâcheté qui punit tellement les proches
L’euthanasie, pour moi, je suis pour
La mort :
Un passage obligé,
Le saut dans l’inconnu
de toute façon, mes atomes me rendent immortel,
alors…
Jusque-là, j’ai parlé de moi mais il y a les autres,
Leur vieillesse, leurs souffrances, leur mort
La vieillesse des autres
Comment l’aborder, comment la gérer ?
Jusqu’où faut-il pousser le dévouement, voire le sacrifice
Jusqu’où doit on supporter une « Tati Danièle » ?
Jusqu’où Tati Danièle est consciente de ses agissements, de son égoïsme ?
Et lorsque c’est la Tati Danièle de notre alter ego ?
Je n’ai pas de réponse, je n’ai pas la bonne réponse
J’ai beau Y réfléchir
Seule la confrontation avec la réalité me donnera la réponse
Mon père avait perdu son autonomie mais s’est toujours débrouillé
Pour être discret, et masquer une éventuelle charge qu’il pourrait représenter
Tous ne sont pas comme cela
Mais il m’a montré l’exemple
La souffrance des autres
Mon métier m’y a confronté
Mon premier patron m’a appris l’écoute et le dévouement au patient
L’inconnu, j’en ai parlé plus haut, impose d’aborder avec calme et sérénité, le problème de la souffrance et de la mort.
J’appris que les gens craignent plus la souffrance que l’issue fatale
Les rassurer sur le fait que l’on mettra tout en œuvre pour leur épargner cela
A toujours été dans mon expérience,
Une source de plus grande sérénité dans l’adversité
Mais cela impose plus de présence
Les soins palliatifs ont permis à plus d’uns de se débarrasser de cette engeance
L’échange et l’écoute empathique permettent à un moment d’aborder plus sereinement
Le douloureux problème de l’euthanasie
Je crois qu’à ce moment-là, il faut savoir se départir de son passé religieux et philosophique
Pour ne se consacrer qu’à celui de l’être en souffrance, ses attentes, ses souhaits
Il y a aussi le drame de la souffrance qui n’est pas entendue, pas reconnue, voire même niée
Je la croise quotidiennement avec mes victimes
Elle est révoltante
La mort des autres
Un scénario aux mille facettes
Une souffrance souvent,
Un soulagement parfois
La mort attendue d’une maladie au-delà des possibilités de la médecine et de la résistance du corps
La mort imprévue, plaie mentale terrible
Sentiment d’injustice lorsqu’elle est causée par un tiers
Encore plus inacceptable si ce tiers s’en sort plus indemne
Il y a aussi la mort d’un proche, un enfant surtout
Une douleur sans nom
Je l’ai vécue, impuissant
On voudrait donner sa vie
On implore Dieu même si l’on n’y croit pas, qui de toute façon ne vous entend pas
L’impuissance ultime
Monsieur Frémontier, dans quel abime de réflexion m’avez-vous entraîné ?
Et je n’ai pas abordé l’Amitié, ce mot galvaudé
Tellement utilisé chez les médecins
« Cher ami »
Que ne l’ai-je lu et entendu
Venant de quelques-uns dont l’espoir à peine secret
Etait de me voir mourir lors de mon accident
L’un d’entre eux, pendant que j’étais en réa,
a récupéré trois de mes patients,
Devenus trois plaintes judiciaires dont la justice m’a entièrement lavé
Amitié,
ce mot m’évoque d’abord cette citation d'Aristote
« Celui qui n’est plus ton ami, ne l’a jamais été »
Alchir