Voilà une question que je me pose et qui ne trouve pas de réponse satisfaisante
En effet, l'analyse de notre situation qui est faite par les tutelles et les conclusions qu'elles en tirent, proviennent essentiellement des données que nous leur donnons.
A quoi sert-il de ternir faussement l'image ?
Voilà des mois que je clame une erreur sur les lits attribués à la chirurgie et sur le calcul du taux d’occupation.
Rien ne change, les informations qui circulent ne changent pas.
Pire, en réunion où on élabore un simulacre de projet médical, on déclare péremptoirement que cela n’a pas d’importance, balayant le fait d'un revers de la main.
Un taux d’occupation calculé sur 36 ou 29 lits ne me semble pas le même, je l’ai montré ailleurs.
L’évaluation de la place de l’ambulatoire ne tient pas compte d’un certain nombre de fait qui modifie l’indication du mode d’hospitalisation.
- Ainsi, jusqu’il y a peu, dans le service de chirurgie, lorsqu’un patient admis en ambulatoire passait en hospitalisation conventionnelle, Le RSS (résumé standardisé de sortie) était modifié : le code de l’unité d’hospitalisation état simplement changé alors qu’il eut été plus judicieux de créer un second RUM (résumé d’unité médicale) qui traduisait et justifiait cette évolution qui correspond à une nécessité, avec une implication médico-légale sous jacente.
- certaines hospitalisations telles une commotion cérébrale associée à une autre pathologie chirurgicale à surveiller, ne nécessite qu’un suivi de 24H. Il ne s’agit pas non plus de cas d’ambulatoire mais bien d’une surveillance courte à réaliser en unité chirurgicale.
- des traitements chirurgicaux réalisés en urgence, nécessitent une courte hospitalisation soit juste avant (urgence différée), soit juste après pour la surveillance post anesthésique et chirurgicale de qualité. Il n’agit pas, encore une fois, de chirurgie à caractère ambulatoire. Notre durée moyenne d’hospitalisation, les tensions sur les lits et le taux d’occupation qui existent régulièrement, et l’évolution de la pratique et des attentes des malades, imposent ce mode de fonctionnement.
On voit là trois scénarios qui, s’ils ne font pas l’objet d’une analyse fine, vont être interprétés de manière brute, comme la dérive d’une hospitalisation classique qui aurait dû être faite en ambulatoire, source d’économie sur la masse salariale du personnel soignant.
D’ailleurs, sur la masse salariale, a-t-on audité la performance et l’utilité des services administratifs qui coutent et sont plus consommateur de moyens que productifs de ressources.
20% d’effectifs en trop sur l’hôpital ?
Quel est la part d’effort de chacun, sachant que « l’outil » de l’hôpital, c’est le soignant
et que dans une entreprise, c’est l’outil qu’il faut préserver.
Les gains de productivité que l’on gagne en utilisant les ratios comme des maxima et non comme des optimums sinon des minima, conduisent à une dégradation des soins et de leur qualité, à des risques dont la réalisation génère des surcoûts souvent transférés sur la collectivité mais profitables aux institutions de soins au dépens de la SECU.
Il y a le problème de la réduction des lits.
L’analyse de la répartition de l’activité au cours de nombreuses années, montre une courbe hectique.
La diminution du nombre de lits de chirurgie va conduire à une amputation d’activité.
Ce constat n’émeut personne.
Doux dingue mais pas (trop) méchant, je déconne encore, pense-t-on.
Pourtant, il s'agit d'un projet médical pour un retour à l'équilibre financier.
La recette est simple :
Augmenter les recettes et réduire les dépenses.
Si la réduction des dépenses conduit à réduire les recettes, je pense qu'on s'inscrit dans une spirale de décroissance fatale.
Finalement, dans la nouvelle loi HPST, je me pose la question
Qui dois-je soigner ?
Mes patients (regroupés maintenant sous le vocable patientèle, plus correct que clientèle) ou ma « RUM entèle » ?
Décidément Monsieur Philippe Meyer, vous l’aviez compris bien avant nous,
le progrès fait rage, nous vivons une époque vraiment moderne
Votre humble disciple,
Alchir