Dans un précédent article, j'évoquais les viols en Inde :
Viol : Une nouvelle affaire provoque la colère en Inde
Alors qu’il y a quatre mois, le viol collectif et l'agression mortelle d’une jeune étudiante faisaient beaucoup de bruit en Inde, la séquestration d’une fillette de 5 ans ravive la colère des habitants.
Encore une fois, à New Delhi, les habitants sont dans la rue, pancartes à la main. Sur les affiches de ceux qui protestent, on peut lire « nous avons besoin de justice », « arrêtez la violence, arrêtez les crimes » ou encore « assez c’est assez ». À l’origine de ce mouvement de masse, un nouveau cas de viol à New Delhi. En effet, mercredi 17 avril, une fillette de 5 ans à été découverte dans le hall de son immeuble après avoir été violée pendant plusieurs heures et séquestrée, selon les enquêteurs. L’enfant est depuis hospitalisée et ses jours ne seraient pas en danger, d’après l’AFP. Le principal suspect, un homme de 22 ans aurait été arrêté. Une affaire qui fait écho au viol collectif d’une jeune femme, abusée dans un bus de la ville, en décembre 2012.
La police coupable d’après les politiques
Les habitants de New Delhi se réunissent quotidiennement depuis les faits dans des lieux symboliques de la capitale jusqu’à faire condamner les stations de métro de la ville. Contrairement aux rassemblements de décembre, cette fois ce sont les politiques qui organisent les manifestations, mettant en cause le peu d’implication de la police de la capitale fédérale indienne face à la gravité de l’affaire.
New Delhi, capitale du viol
D’après les statistiques, en Inde, une femme est violée toute les 20 minutes. Un chiffre qui ne prendrait pas en compte les viols qui ont lieu dans les campagnes indiennes. Dans le pays sud-asiatique, les femmes sont bien souvent considérées comme un moyen facile d’avoir de l’argent voire comme la possession des hommes. En particulier à cause de la dot accordée à leur époux quand les femmes se marient. Une place dans la société que les femmes déplorent, surtout sur le sujet du viol où ni elles, ni les enfants, ne se sentent en sécurité. Et pour cause, la loi qui interdit le viol et les agressions sexuelles en Inde a été adoptée en mars dernier, un retard impressionnant. Un texte qui ne comprend pas le cas du viol conjugal, représentant pourtant 1 viol sur 10 dans le pays.
Mais le problème est mondial
Les chiffres impressionnent
Une femme sur trois victime de violence…
le plus souvent du fait son partenaire!
rapport sur la violence perpétrée contre les femmes (OMS, 21 juin 2013)
• « A l'échelle mondiale, 35 % des femmes ont subi des violences physiques
et/ou sexuelles de leur partenaire, ou des violences exercées par d'autres personnes »
– En Ouganda ou aux Samoa : + 7 femmes sur 10
• Dans la majorité des cas, ce sont les partenaires qui sont l’auteur de ces actes.
• 38 % du total des meurtres de femmes sont commis par des partenaires intimes
En France
une femme décède tous les trois jours sous les coups de son conjoint
• Près de 216 000 femmes, âgées de 18 à 75 ans, sont soumises à la violence physique et/ou sexuelle de leur ancien et actuel conjoint, mari, concubin, pacsé, petit-ami…
• La majorité reste muette, pour
– protéger leurs enfants,
– protéger leur réputation ou leur vie,
– par crainte des représailles.
• Souvent, ces hommes violents possèdent également une emprise psychologique très forte qui plonge leur victime, isolée, dans un climat de peur permanent.
• Seules 16% d'entre elles déposent plainte
Viols
• 7% des femmes seront victimes d'un viol au cours de leur vie
• 20% des femmes risquent de subir un viol ou une tentative d'agression sexuelle
• entre 15 à 44 ans, ce risque est plus fort pour les femmes que le risque de cancer, d'accidents de la route, de guerre et du paludisme réunis (Banque mondiale)
• En France, cela concerne 86 000 femmes âgées de 18 à 75 ans, chaque année.
• 86% des viols ou tentatives sont perpetrés par des proches :
– parent,
– ami,
– connaissance,
– ancien petit-ami.
• Dans 38 % des cas, le violeur est le conjoint.
• seules 10 % des victimes ont porté plainte.
violences conjugales
40% des cas de violences conjugales débutent lors de la première grossesse
• la femme, dans un état vulnérable, est moins apte à se défendre.
• Une situation précaire peut pousser à l’avortement
• 23% des demandes d’IVG sont directement liées à des
– viols,
– violences conjugales,
– violences familiales.
• En outre, ces femmes ont
– trois fois plus de chances d'accoucher prématurément
– 7% ont accouché à la maison, par contrainte,
– un tiers ont reçu des coups sur le ventre
– 82% ont subi des violences sexuelles
Mariages précoces
• 720 millions de femmes-enfants, mariées avant leurs 18 ans (156 millions de garçons),
– dont 250 millions avant l’âge de 15 ans, selon l'Unicef.
• surtout les continent asiatique et africain.
• 77% au Niger avant leurs 18 ans
• 77% au Bangladesh, à moins de 15 ans.
• 1/3 des enfants en Inde
15 millions de jeunes filles sont mariées avant 18 ans chaque année
Les filles qui se marient avant l’âge de 18 ans ont plus de chances
• de vivre dans un climat de violence conjugale
• de voir leurs études, si non déjà arrêtées, du moins raccourcies,
• de grossesse précoce et mortalité maternelle, décuplés.
• de grossesse et accouchement difficiles :
2e cause de décès des jeunes filles de 15 à 19 ans dans le monde
3 millions d'avortements non encadrés dans cette population chaque année.
Le mariage forcé en France
Il touche les femmes originaires
• du Maghreb, de Turquie et d’Afrique sahélienne surtout
• avant celles originaires
– d’Asie du Sud-est,
– d’Europe,
– d’Afrique centrale
– des pays du Golfe de Guinée.
+ 4% des filles d’immigrés nées en France entre 26 et 30 ans, sont mariées sous la contrainte
• 1% n'ont pas consenti
• 3% ont changé d'avis sous la pression de la famille et des proches.
Un phénomène en voie de ralentissement :
Leurs mères immigrées de 51 à 60 ans sont
– 9% à avoir été mariées de force
– 13% avec un consentement altéré.
Mutilation génitale
130 millions de femmes l’ont subie
> 3 millions de filles âgées de moins de 15 ans chaque année : 8000 / jour.
Dans la moitié des pays concernés, avant leur 5 ans.
– > 90% des femmes en Egypte (soit 27,2 millions), à Djibouti,
– 96% en Guinée
– 98% en Somalie.
Malgré les progrès accomplis et l'intérêt accru pour ce sujet ces dernières années,
les violences faites aux femmes et aux filles atteignent encore un niveau
« inacceptable » selon l'OMS
Elle juge les efforts déployés insuffisants.
Ces violences, « exacerbées lors de conflits et de crises humanitaires », ont des conséquences dramatiques pour la santé mentale et physique des victimes.
Alchir